Intervention de Iliasse Ben Moussa au conseil municipal de Loos du jeudi 28 septembre 2023
Lors des émeutes de juin dernier, les locaux de l’épicerie solidaire « La Pioche » qui se situent au sous-sol de l’Église de la Sainte-trinité aux Oliveaux ont été saccagés, le matériel tout neuf garnissant les locaux volés, les denrées alimentaires, les équipements et le mobilier incendiés.
L’EBE « La Pioche » qui emploie des Loossoises et Loossois en situation de chômage de longue durée le cadre du dispositif TZC exerce deux activités d’utilité sociale :
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Une épicerie solidaire qui vend à plus de 1100 familles Loossoises des aliments, des produits d’entretien, d’hygiène pour la maison et des vêtements neufs 30 % moins cher que dans les supermarchés traditionnels ;
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Un relai postal qui a vocation à recréer du lien social au sein de ce quartier.
Cette association est incontestablement investie d’une mission de mission de service public.
C’est pourquoi, la municipalité fait le choix d’apporter son soutien en lui octroyant une subvention exceptionnelle de 2.500 euros en suite des actes de vandalisme et de destructions subies.
La municipalité a également accompagné la pioche aux fins de sécuriser les lieux dans les jours suivants la destruction des locaux.
J’exprime ici par ailleurs l’inquiétude des acteurs de l’économie sociale et solidaire face aux économies que projette de faire l’État au détriment des EBE.
Alors que la ville de Loos faisait partie des premières villes de France à bénéficier dès 2016 de l’expérimentation du dispositif TZC, le gouvernement semble aujourd’hui dans le déni de l’utilité sociale mise en œuvre par ces entreprises en baissant drastiquement sa participation financière.
En effet, la contribution au développement de l’emploi – participation de l’État – va diminuer de 7% passant des 102 % du SMIC à 95% du SMIC.
Cette baisse va fortement impacter le fonctionnement et l’équilibre financier des EBE. Le Président de la Fabrique de l’Emploi alerte publiquement à raison sur les conséquences négatives de cette décision gouvernementale qui représente une perte de 1.700 euros par salarié d’EBE par an, soit 130 000 euros de perte de budget en 2024 pour la Fabrique de l’emploi.
Et ce, dans un contexte où les EBE parviennent tout juste à équilibrer leur budget.
La décision du gouvernement de faire des économies dans le social est très contestable, particulièrement dans le domaine des chômeurs de longue durée qu’il est si difficile de réintégrer dans l’activité et l’emploi.
Préservons la dignité des habitants des quartiers prioritaires en politique de la ville.